samedi 4 mai 2013

Folle, peut-être pas le dernier épisode!

Inspiré du roman de Nelly Arcan portant le même nom

"La fin arrive quand on vit du sabotage de sa propre personne et quand sous un soleil d'été, on souffre parce que le temps ne tient pas compte de l'état d'esprit..." Nelly Arcan

Sur la route du retour, le lendemain matin, Monsieur X avait une gueule de bois et moi , je me sentais comme un chaudron en ébullition.

Je me suis senti humiliée, rien de moins!

Et me voilà sur une belle dérape, essayant de garder mon sang froid. Monsieur X jusqu'à maintenant, toujours silencieux, décide de sortir de sa tête.

- T'a raison... Je comprends comment tu as pu te sentir... Mais, merde Stef... T'es jamais contente. Moi, je voulais aller à Rimouski avec toi parce que je voulais que tu sois la première avec qui je parle de mon expérience, c'est avec toi, que je voulais vivre ma joie. Je te trouve vraiment difficile à suivre c'est dernier temps. J'ai même pensée te laisser...


Dans toutes mes tentatives de cesser de boucaner, je suis maintenant plongée dans la noirceur de ton salon, 
une cigarette à la main. Qu'il est agréable d'être lâche quelquefois....

Je me sens froissée, j'avais envie de m'échapper de tes gros bras qui ne voulaient m'enrober comme je le désirais. Étouffée, je n'avais aucune envie de me laisser écraser dans ton sommeil. Je t'ai donc laissé là, en vain, avec un oreiller pour me remplacer. Pourtant, je n'avais qu'une seule envie, me coller bêtement sur ton corps velu et me délecter de ta fragrance étonnante.

Troublé, je feuillette un livre que j'ai trouvé au fin fond de mon sac, croisière sur ma peur. Livre aux innombrables pages blanches, où je griffonnais mes états d'âme lorsque je me sentais faible; et je comprends maintenant tout ce qui a pu te faire souffrir jusqu'à maintenant, me concernant...

- Mais qu'est-ce qui peut te rendre heureuse? J'essaie de trouver des idées, j'ai l'impression que je ne pourrais jamais y arriver. Tu es habité par une si grande tristesse. C'est à n'y rien comprendre...

J'aimerais pourvoir me voir comme tu me vois. La façon dont tu as de me deviner, la façon dont tu as de toujours trouver mes qualités. Je suis consciente que si les temps sont difficiles c'est en grande partie de ma faute et je tiens profondément à m'excuser.

Je cherche...

Loin de moi l'idée de vouloir être un lourd fardeau pour toi. Ma présence me pèse sur les épaules et je t'ai ouverte quelques portes qui mènent en des lieux plus sombres. « Ma folie te dépassait, elle te jetait par terre. Tu détestais ma façon de me déclarer faible... »

Au milieu de cette épaisse fumée, les mots résonnent encore : j'ai même pensé te laisser...

Que l'idée t'ait traversé l'esprit m'a prise par surprise et me fais mal. Rien n'ait acquis et tout peut se perdre en un instant. Dernièrement, j'ai cette fâcheuse habitude de voir tout gris. J'ai peine à imaginer ce que serait ma vie sans toi... Le vide serait beaucoup trop difficile à gérer. J'ai du mal à assumer la distance qu'il y a entre nous et je la renforce en te laissant de l'espace. J'espère peut-être que tu découvriras par toi-même lorsque que la distance sera devenue trop grande et que je suis tout simplement en train de sombrer. Peu à peu, je découvre que cette distance est seulement entre moi et moi, gelé par les émotions dans cette guerre sans fin. Cette fois, c'est elle qui me rattrape. Peut-être viendras-tu me chercher en me tendant ta main de géant?

Merde, il y a beaucoup trop de choses que nous n'avons pas encore exploré, très consciente du potentiel qui sommeille encore. Comment puis-je envisager l'avenir si le brouillard brouille le présent? Je n'ai plus envie de penser, au milieu de cette fumée, je ferme les yeux en guise de diversion.

« Je t'ai aimé au premier regard (…) même si je sentais qu'entre nous il n'y aurait que nos divergences... »

Je ne saurais dire comment tu as réussi à me charmer, probablement juste parce que tu es toi. Ton intégrité, ta simplicité et ta confiance sont des qualités que j'admire particulièrement. J'en ai toujours le souffle coupé. Encore aujourd'hui, ton aisance, ton caractère inattendu, troublant, irrésistible et ton regard m'intimide, tu es géant et je suis minuscule. Je chavire à chaque fois. Je te regarde encore, comme au premier jour et cette idée me fait rougir. Je craque pour la fraîcheur de ton charme subtile.

Tu m'a souvent parlé que tu trouvais difficile l'histoire du prince charmant et le mystère du légendaire fruit défendu de Blanche neige, car elle ne te correspondait en rien. J'ai toujours su que tu te trompais. Pour moi, tu es totalement tout ce qu'il peut représenter et exactement tout ce que je ne suis pas, sorte de grosse brute gentille. Malgré nos différences, j'ai besoin de toi pour me sentir complète. Il n'y a personne pour partager ma folie comme toi. Nous pouvons être, dans la même journée, enfant, adolescent et adulte.

Cette semaine, j'ai voulu cesser de broyer du noir. Je songeais à l'été de notre séduction et nos innombrables soirées à boire et à rire comme deux jeunes cons. À toutes ces fois, où je cherchais les minutes de liberté pour penser à toi, à ces journées interminables, que je voulais qui se terminent afin que je puisse aller dévaler la route qui nous séparait pour terminer endormi dans tes gros bras. C'est pour des moments comme celui-là que je vais me battre jusqu'au bout. Je sais que l'on y arrivera. Certe, il y aura d'autres embuscades et moments difficiles, mais c'est avec toi que je veux foncer tête baisser, car c'est toi l'amour, mon cœur vanillé. Que tu sois ma force de caractère, mon fond puissant, mon côté exotique ou mon grain de folie, tu es mon hypnotic poison, cette eau secrète.

Hypnotic poison eau secrète sera mon parfum pour le printemps qui s'annonce. Une pomme façon tentation d’Eve… C’est dans ce flacon culte que Dior coule sa nouvelle variation: un mélange d’agrumes bien juteux, de jasmin et de néroli, sans oublier une vanille en overdose, la signature olfactive de la ligne. Au final, un jus oriental à porter sur peau nue, charmeur et franchement sensuel…

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Référence: Nelly Arcan. (2004). Folle. Paris: Seuil

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