2014, tu fais mal.
Tu fais mal à un point tel que je n'arrive pas à me sortir du lit. Tu me donnes le mal de vivre, un malaise constant qui ne cesse de me suivre depuis ton arrivée.
Tu fais mal à un point tel que je n'arrive pas à me sortir du lit. Tu me donnes le mal de vivre, un malaise constant qui ne cesse de me suivre depuis ton arrivée.
En fait 2014, tu me donnes mal au cœur.
Il n'y a qu'un seul endroit où je veux être : clouée au lit, ensevelie sous une tonne de couvertures avec rideaux fermés.
Et je veux y rester, vidée, comblée...
Sachant que j'ai pris la meilleure
décision, que tout est mieux ainsi et que me choisir était nécessairement la
meilleure option, il n'y a rien à faire. Je n'arrive pas à
reprendre le dessus. Par contre, cette fois-ci, personne n'ait venu à
ma rescousse, même pas Thanatos. Il m'a laissé, seule, perdue
sous mes couvertures.
Dormir est l'unique remède qu'il me
fallait.
C'est ça vivre une tempête dans un
verre d'eau.
Puis dans la noirceur de ma chambre,
les jours ont passées. J'ai finalement entrevu l'ombre d'une petite
parcelle de soleil, ce qui me donna envie de me lever et de me
pointer le bout du nez un peu plus loin que les quatre murs de mon
appartement.
Tu peux bien continuer ta « shir »
2014, j'ai repris des forces et je vais finir par t'avoir dans le
détour.
Je vais même faire un pacte avec
toi...
Tu essaies de me déstabiliser avec ces changements que tu veux m'imposer, alors j'en ferai autant pour
te montrer comment tu fais chier. Je préfère de loin me
déboussoler moi-même.
J'ai pris une grande inspiration et
j'ai décidé que j'avais des choses à régler si je voulais être
capable de me sortir du lit et d'avancer cette année. En expirant,
j'ai attrapé mon téléphone et j'ai donné rendez-vous à Monsieur
X.
Voilà comment j'avais déclaré la
guerre à 2014 en ayant aucunement l'intention de l'a laissée gagner.
Encore aujourd'hui, je me demande ce
qui m'a pris de vouloir me créer des facteurs de stress
supplémentaires. J'ai perdu l'appétit et contrairement à il y a
quelques jours, je suis en mode insomnie. Je savais que ce qui
m'attendait ne serait probablement pas facile et qu'il me faudrait
une surdose de courage, mais j'avais compris que, de cette situation,
j'allais certainement grandir.
Ayant une peur bleue de ma réaction,
voici tous les scénarios possibles que j'avais en tête :
- À la vu de Monsieur X, une émotion vive de colère refait surface, les larmes de rages transforment mon mascara en explosion. Soudainement je me trouve des "skills" de boxeuse professionnelle et je lui donne la raclée qu'il mérite.
- Toutes rancunes s'envolent lorsque j’aperçois le visage de l'homme et mes genoux deviennent de la compote parce que je serais encore tombée sous le charme. Maudite fille!
- Une rencontre toute simple, par une froide journée d'hiver, avec un Monsieur changé et ouvert à la discussion. Des mots qui s'envolent, des souvenirs passées, bref, une journée comme une autre, quasi comme si nous nous étions vu la vieille.
Je n'ai voulu prendre aucun risque. Un
« look » sobre s'imposait, mais surtout, un maquillage
longue tenu pour survivre à toutes ces possibilités. Quoi de mieux
que mon eyeliner Stay all day de Stila. Un eyeliner facile
d'application et qui est à toutes épreuves. Parfait pour l'occasion.
J'étais perdu dans mes pensées puis mon téléphone vibra:
- Je suis en bas.
- Je suis en bas.
Mon cœur c'est mis à battre la
chamade. Ça y est! C'est finalement aujourd'hui que je vais
affronter Monsieur X. Durant un instant, j'ai regardé mon lit. Je
peux toujours aller me réfugier sous les couvertures et ne plus
jamais en sortir. La tentation était forte, mais j'ai décidé de
faire une adulte de moi et, après quelques minutes de réflexions, je suis sortie.
Nous avons marché à en avoir les
doigts gelés. Nous avons parlé de nos vies, de nos familles, de la
pluie et du beau temps. Nous avons bu du chocolat chaud, nous avons
ri et nous sommes venu sur le vif du sujet. Sans fausses notes, sans
rancunes ni amertumes, nous avons parlé de cette relation passée et
nous avons admis nos tords avec maturité. J'ai enfin compris les
motifs de cette fin subite et j'ai baissé la garde. De savoir que la
peur était la principale raison et que l'histoire d'une jeune
conquête n'était que le fruit de mon imagination m'a soulagé. Nous
sommes restés un long moment dans le cadre de la porte à discuter.
Nous avions tellement de choses à dire, voulant se débarrasser de
tous ces non-dits et tellement de temps à rattraper. Une charge
venait de disparaître de nos épaules et nos cœurs étaient
allégés. Maintenant, il devait partir.
- Contente de voir que nous sommes devenus des adultes... Maintenant, nous pouvons redevenir des adolescents.
Et une force énorme nous envahit, ce lien invisible qui nous rattache, cette passion que nous avions jusqu'à cet instant étouffée...
Il m’enlaça de ses gros bras et, enfin, il me soulevait de terre!
- Aujourd'hui, c'est aujourd'hui... Demain, c'est demain...
Je crois encore qu'il s'agissait des paroles les plus intelligentes que je pouvais dire. Je n'avais qu'une envie, me réfugier sous les couvertures, mais cette fois-ci, je ne serais pas seule.
La nuit fût courte. Au petit matin,
mon appartement sentait le bon café. J'ai voulu étirer le moment
jusqu'à la dernière seconde, emmitouflée dans les bras de la bête
qui ne pouvait cesser de me caresser les cheveux avec son petit
sourire niaiseux. Il voulait trouver une justification logique à cet instant magique.
- …
Le silence était ce qui me semblait le plus sage. Le matin nous appartenait et je voulais abuser de chacune des secondes.
Comme toute bonne chose à une fin
et parce qu'il n'y avait plus de mots à dire sous le cadrage de la
porte, j'ai regardé cet homme dont j'ai jadis été amoureuse puis
j'ai lancé en guise d’au revoir :
- Merci, j'ai passé un agréable
moment. Ça m'a fait du bien. Aujourd'hui, c'est
aujourd'hui et demain est un autre jour.
Je ne te rappellerai pas.
J'ai doucement refermé la porte et j'ai remarqué mon reflet dans le miroir. La tête vide, le coeur léger et le eyeliner toujours à la bonne place, je pourrai maintenant regarder en avant.
À suivre...
Je ne te rappellerai pas.
J'ai doucement refermé la porte et j'ai remarqué mon reflet dans le miroir. La tête vide, le coeur léger et le eyeliner toujours à la bonne place, je pourrai maintenant regarder en avant.
À suivre...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire