jeudi 15 août 2013

Est-ce que tu veux en parler?


J'entends cette phrase en boucle depuis une semaine...

- Non, ça va...

Tu es certaine?

- Oui, je vais bien...

Quoi!? Qu'est-ce qui c'est passé?

- Je suis aussi surprise que toi... Rien...

Bref, si tu veux que nous en discutions, je reste à ta disposition!

Qu'est-ce que vous voulez que j'ajoute à tout ça? Franchement, je vais bien. J'ai eu la babine qui a tremblé deux matins consécutif, mais là, je vous assure, je me sens bien. L'effet de surprise est passé, j'ai enfin du temps pour moi-même afin de digérer la situation et de réfléchir à ce que je veux réellement dans l'avenir. C'est spécial de se retrouver avec soi-même après tant de temps accompagné et ce, que ce soit lorsque j'étais en colocation ou tout simplement en couple.

J'ai rarement été seul...

Le téléphone sonne encore. J'ai vraiment des amis exceptionnels. Je crois que c'est probablement ce qui me touche le plus en ce moment.

Tu veux en jaser?

Pour vrai, je ne vais pas me mettre en petite boule et pleurer dans un coin de mon appartement. De plus, je ne vois pas ce que je pourrais redire. J'ai encore moins envie de commencer à faire ma fifille hormonale et me faire une série de scénario : Pourquoi? Je me demande ce qu'il fait? À quoi ressemble la petite fille qu'il a dans sa mire?

Bref, j'ai pris le soin d'enlever toutes formes de traces de vie de l'homme et de tous jeter à la poubelle. Tout y est passé. De ma fenêtre, j'ai trouvé tellement satisfaisant de faire de grands signes d’au revoir au camion d'ordures. Je crois que les éboueurs n'avaient encore jamais vu une fille aussi contente de sortir les vidanges.

Je m'offre un nouveau départ...

Deleate Facebook...

Deleate les photos...

Deleate tous les contacts ayant un lien de près ou de loin avec lui.

(Éclaircissement de gorge) 

Hé oui! C'est pas pour me venter, j'ai même supprimé son numéro de téléphone et, je jure sur ma tête, que je ne le savais pas par cœur. Juré, craché!

Je ne veux pas connaître la faiblesse d'un verre de vin de trop. Vous savez, la gorgée qui rend invincible et qui me donnerait une envie folle de l'engueuler comme du poisson pourri. Je ne crois pas qu'il mérite ça de ma part. En fait, je ne mérite pas de me faire ça.

J'ai bien fait de m'occuper tous les jours de cette semaine. Par contre, j'ai toujours les paroles blessantes qui me frisent les oreilles. Je ne vais pas me laisser avoir par un coup blues d'estime. Je n'ai qu'un seul désir, me laisser porter par les événements et me faire plaisir.

Sur un élan de folie, j'ai envie de changer de face et de faire compétition aux petites filles de Concordia. Je me souviens alors qu'il existe quelque part à Montréal une « serial killer des points noirs ». Elle peut probablement m'arranger le portrait!?

Je me lance, prends le téléphone, compose le 514-419-4500. Pas de réponse. Merde, j'espère qu'elle n'est pas morte et qu'elle pratique toujours son métier de tueuse en série des points noirs.

Fiouuuuuuu! Elle n'a que changé de repère. Donc, direction vers un mignon petit coin de la ville, le 819 Laurier est. Elle ne peut même pas imaginer à quel point je suis contente de la voir. Ça fait déjà un an que je n'ai pas reçu de soin de sa part.

Elle enfile son habit de tueuse et procède à un soin oxygénant formulé pour éliminer les congestions cutanée, détoxifier et revitaliser une peau fatiguée, stressée et terne. Formulé avec 2% d'acide salicylique, de 15% d'acides glycoliques et lactiques ainsi qu'un complexe oxygène unique qui donne comme résultat : une peau hydrater en profondeur, lumineuse, saine, mais surtout, d'apparence plus jeune.

Un pur délice...

1h00 d'extraction...

Il ne me reste plus aucune impureté dans le visage. Pendant le massacre, elle me suggère de tester la microdermabrasion. Je me réserve ce petit luxe pour la première semaine de septembre. Nouveau départ, début de l'université, nouvelle peau, nouvelle moi. Et me voilà partie dans mes grands rêves de fille qui vient de se faire domper. Puis, elle me lance, en me voyant morver et pleurer à chaudes larmes.

- Si tu veux Stéphanie, je peux prendre une petite pause.

- Non, je t'assure que je vais bien. Il y a quelque chose de sadique, mais de tellement satisfaisant à la fois.

Je conclus en me disant tout bas : C'est un petit pas pour l'homme, mais un grand pas pour la grosse à boute...





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire