Ils vécurent heureux jusqu'à la fin
des temps...
Enfant, les adultes nous ont fait à
croire que les histoires dans les beaux livres devaient finir de
cette façon. Et puis, nous, les filles, nous sommes restées
accrocher à cette idée. Parfois, nous sommes demeurées agripper à
une histoire sans queue ni tête parce que nous avons l'espoir et le
rêve de cette fin heureuse. Parce que, oui, nous les filles, quand
on aime, on aime à s'en oublier. En fait, lorsque nous
redescendons de notre nuage et que nous goûtons à un doux moment de
lucidité, nous le savons très bien à l'intérieur de nous, que les
histoires peuvent aussi se terminer tristement.
Toute bonne chose à une fin...
La fin justifie les moyens...
La fin est une réalité en soi...
Rien n'arrive pour rien...
Probablement, un bon nombre de paroles
que les adultes nous on aussi ajouté à notre éducation pour
excuser le tout.
Est-ce que la fin est heureuse? Oui ou
non? Est-ce seulement des expressions pour déguiser la réalité?
Vous les adultes, qu'est-ce que vous
dites à une histoire qui se termine par une petite tape sur l'épaule
en guise de consolation et par une phrase lancée en surprise :
Nous les filles, quand nous avons
l’impression de perdre le contrôle, nous avons l'habitude de
pleurer. Mais devant l'illusion d'être nez à nez avec un garçon de
vingt ans, qu'est-ce que vous avez à dire ou à réagir.
Le tout, déguisé par une sortie crème
glacée. Tel une enfant trop heureuse de manger son premier cornet de
la saison et qui se retrouve complètement détruite devant son
trésor tout écraser sur le ciment. Bien sûr, je n'ai pas réussi à
dire les paroles sensées que vous m'aviez si bien enseigner étant
enfant, mais j'ai tout de même réussi à lâcher un, pourquoi?
Qu'est-ce que tu ne comprends pas ma
fille, c'est fini. Je crois que Monsieur X a bien appris sa leçon
du monde des adultes. Il a réussi à miroiter l'idée de magie et de
bonheur, un beau mensonge déguiser, puisqu'il mijotait déjà l'idée
depuis quelques semaines. Le tout, racheter par des mots lancer à la
volette pour venir calmer la situation :
Nous les filles, lorsque les émotions
l'emporte sur la raison, nous ne trouvons jamais le moyen de se
justifier correctement. Je venais de recevoir mes clés au visage. Je
voulais avoir un minimum d'orgueil devant cet homme-enfant qui,
selon moi, n'avait pas réussi à mettre couilles sur table. Je le
trouvais lâche de détruire cette histoire qui n'avait, dans les
fait, jamais réellement commencé, mais surtout de ne jamais avoir
sincèrement essayé. En tentant de vider les lieux le plus
rapidement possible, j'ai ramassé en chemin :
- Nous n'avons aucun point en commun
mis à part le fait de se péter la face.
Et
J'ai tout emporté, même les déchets.
Cette soirée-là, j'ai voulu comprendre comment les adultes essaient
de réconforter ce genre de fin.
Cette soirée-là, j'ai bu du champagne
et je me suis dit : rien n'arrive pour rien...
Je pourrais raconter mon histoire en
ayant une gorgée amer. Dire que Monsieur X n'a fait que de la
projection dans son monologue blessant, que je n'ai jamais été
moi-même dû à son grand déficit d'attention, qu'il ne m'a pas
donné l'idée que j'étais « the one », que jamais, il
ne m'a encouragé, qu'il est de loin, l'être le plus égoïste et
qu'il a probablement déjà dans sa mire une jolie jeune fille d'une
vingtaine d'année de son nouveau « fan club » de job.
Mais je ne ferais que renforcer sa décision. Comme l'orgueil a été
sauvagement atteint, je reste dans l'idée que je veux partir
la tête haute.
Mais j'ai plutôt envie de raconter
cette histoire avec un vent de gratitude, de tourner la page et de me
dire que j'ai passé deux belles années dans un manège avec une
tonne de rebondissement au côté de cet homme-enfant, d'avoir eu
envie de me sentir comme G.I Jane et d'apprendre à tirer du gun, d'avoir voulu apprendre à faire du skate, d'avoir brûlé la chandelle par
les deux bouts à ne plus savoir quelle journée de la semaine nous
étions, de m'avoir donné l'idée d'écrire de façon démesurée à
la craie dans le stationnement de son immeuble « Luv U Grosse
marde », d'avoir vécu la prolongation de mon adolescence,
d'avoir pratiquement réussi à me faire tourner vers la banlieue, de
m'avoir fait comprendre que je pouvais aimer sans conditions dans
l'acceptation des défaut et de ce que je ne pouvais changer, mais
surtout, de m'avoir donné l'espoir d'un peu plus, à une fin plus
loin que le point final du tome numéro 1.
Je crois qu'aujourd'hui, Monsieur X
m'a fait un très grand cadeau. Il en reste que je n'approuve pas la
lâcheté du geste, ni même le côté puéril de la chose, mais je
crois que sa nouvelle histoire sera meilleure et qui sait, y aura-t-il
une fin heureuse dans son royaume des bois?
Pour l'instant,
j'expérimente le fix mascara de Clarins. Le mascara qui fait que
tous les mascaras deviennent à l'épreuve de l'eau.
Je m’apprête
à lever le voile sur l'identité secrète de Monsieur X, car je
change présentement une page de mon histoire. Olivier, c'est avec
les yeux pleins d'eau, mais le mascara toujours en place que je te
dis merci.
Qui sait ce que nous réserve l'avenir, je commence maintenant un autre chapitre et je tourne la
page où c'est écrit FIN.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire